Sac de voyage
Publié le 14 Mai 2011
C’est un ciel bien bleu comme on les aime. L’été commence. On file au plus vite. On s’évente du mieux que l’on peut. Les chemises froissées collent aux sièges des voitures. L’air est étouffant. Les pieds rougissent dans les chaussures. C’est du feu. La peau est encore fine, translucide, légèrement diaphane. Pas question d’enfiler des sandales pour toute une journée. Ça relèverait de la folie. Cloques et ampoules garanties.
Le ciel est bleu bien qu’il soit près de dix-huit heures.
Le "petit taxi" m’a déposée en début de corniche.
Côté plage publique, c’est noir de monde. Aucune femme. On ne discerne que des hommes. Jeunes, minces et nerveux. Par groupe de dix à douze, ils tapent dans des ballons. Le sable semble sale, compacté, foncé. La mer s’étale plus loin, presque discrète. Elle ne lutte pas contre les aspirants à la gloire. J’arpente le trottoir les yeux avides. Dans la courbe qui tisse un lien étrange entre les deux mondes (plage publique - plages privées), je sursaute. Sur un banc, juste devant la terrasse du Mac Do, une étrange animation. Ce sont quatre gamins entre douze et quatorze ans qui s’acharnent à sniffer de la colle dans leur sac plastique bon marché. Personne ne les regarde, ils sont comme invisibles.
Un peu plus loin, le S. B., un club présenté comme le « Club des Clubs » et dont le règlement intérieur vaut un coup d’œil. Les transats sont vides. Une personne nage confortablement dans la piscine olympique. Il n'y a personne.
... j'ai pas de photo (sic), j'ai pensé là maintenant ici que vous n'en auriez pas besoin. Je me trompe ?